L'adolescence
Adolescence
1 Une narratrice adolescente
Delphine de Vigan a écrit No et moi du point de vue d’une adolescente. Par conséquent, les préoccupations des adolescents telles que la mode, les amis, les fêtes et l’amour sont bien en évidence dans le roman. Cependant, la narratrice, Lou, est une adolescente exceptionnelle parce qu’elle est intellectuellement précoce avec un esprit vif et un sens de l’humour biscornu. C’est pourquoi le langage utilisé peut être sophistiqué, imaginatif ou humoristique. Par exemple la réflexion suivante sur la vie est à la fois profonde et poétique : « La vérité c’est que les choses sont ce qu’elles sont. La réalité reprend toujours le dessus et l’illusion s’éloigne sans qu’on s’en rende compte. La réalité a toujours le dernier mot » [P191].
A teenage narrator
Delphine de Vigan wrote No et moi from a teenager’s perspective. Teenage preoccupations such as fashion, friends, parties and love are therefore to the fore in the novel. However, the narrator, Lou is an exceptional teenager because she is academically gifted with a lively mind and a quirky sense of humour. This is why the language used can be sophisticated, imaginative or humorous. For example, the following reflection on life is both profound and poetic: “The truth is that things are what they are. Reality always gets the upper hand and illusion fades away without us realising. Reality always gets the last word”.
2 L’idéalisme d’adolescent
Lou a l’idéalisme d’une adolescente. Monsieur Marin déclare qu’elle est « utopiste » [P165] et à la fin du livre, il lui dit « ne renoncez pas » [P249] comme s’il admirait ses idéaux. En discutant avec son père, Lou révèle son idéalisme. Elle propose qu’on pourrait tous héberger un sans-abri mais son père dit que « les choses sont toujours plus compliquées qu’il y paraît » [P82]. La rationalité de son père contraste vivement avec l’idéalisme de Lou. Quand son père met No à la porte, il a une approche très rationnelle : « No va aller dans un centre où on va s’occuper d’elle. Elle a besoin d’aide » [P187]. Cependant, Lou n’est pas prête à écouter ses arguments, préférant aider No d’une façon directe et pratique « jusqu’au bout » [P188]. L’idéalisme de Lou est un des facteurs qui la pousse à cacher No chez Lucas, à mentir à ses parents et à faire une fugue avec No à la fin du livre.
Dans une certaine mesure, Lucas partage l’idéalisme adolescent de Lou et il est prêt à aider No en la cachant dans son appartement. Cependant, il est moins idéaliste que Lou. Dès le début, il prévient Lou qu’on dit souvent que les sans-abris sont « cassés » et ne « peuvent plus vivre normalement » [P121]. Quand No dort chez lui, Lucas est plus réaliste que Lou : « on est pas assez forts, Lou, on ne va pas y arriver » [P200] et plus tard, quand il remarque que No boit excessivement, il dit : « on ne peut pas se battre contre ça » [P206]. Les doutes de Lucas mettent en relief l’idéalisme de Lou parce qu’elle est déterminée à aller « jusqu’au bout » malgré ses avertissements.
Teenage idealism
Lou has the idealism of a teenager. Monsieur Marin states that Lou is a utopian (idealist) and at the end of the book, he says to her “don’t give up”, as if he admired her ideals. In discussion with her father, Lou reveals her idealism. She suggests that everyone could accommodate a homeless person into their home, but her father says that “things are more complicated than it seems”. There is a stark contrast between her father’s rationality and Lou’s idealism. When her father asks No to leave, he has a rational approach: “No is going to go to a centre where she’ll be looked after. She needs help”. By contrast, Lou is not prepared to listen to his arguments, preferring to help No in a direct and practical way “to the very end”. Lou’s idealism is one of the factors that drives her to hide No in Lucas’ apartment, to lie to her parents and to run away with No at the end of the book.
To a certain extent, Lucas shares Lou’s teenage idealism and is prepared to help No by hiding her in his apartment. However, he is less idealistic than Lou. At an early stage, he warns Lou that it is often said that the homeless are “broken” and “can no longer live normally”. When No is sleeping at his place, Lucas is more realistic than Lou: “we’re not strong enough, Lou, we’re not going to succeed” and later, when he notices that Lou is drinking heavily, he says: “we can’t contend with that”. Lucas’ doubts emphasise Lou’s idealism because she is determined to go on “to the very end” despite his warnings.
3 L’amour d’adolescent
Dès le tout début du récit, il y a une attirance mutuelle entre Lou et Lucas. À la deuxième page, Lucas lui sourit et Lou remarque ses beaux yeux : « Ses yeux sont immenses, je pourrais me noyer à l’intérieur » [P12]. L’attraction entre eux se développe au cours de l’histoire. Lucas la surnomme affectueusement « Pépite » [P38], il l’invite chez lui [P79] et plus tard à la patinoire [P99]. Lou s’imagine en train de l’embrasser : « Quand on embrasse, dans quel sens faut-il tourner la langue ? » [P79]. S’occuper de No les réunit et finalement à la fin du livre, ils s’embrassent [P250]. Comme le titre du livre « No et moi » laisse entendre, l’intrigue principale suit l’évolution des rapports entre Lou et No mais l’amour naissant entre Lucas et Lou est une des intrigues secondaires.
No raconte que quand elle était à l’internat, elle est tombée amoureuse d’un garçon qui appelé Loïc [P104]. Cependant Lou apprend plus tard que No a exagéré et idéalisé ses relations avec Loïc. À la fin du livre, Lucas embrasse Lou et cette note romantique et optimiste contraste avec le vide dans la vie de No.
Teenage love
From the very start of the story, there is a mutual attraction between Lou and Lucas. On the second page, Lucas smiles at her and Lou notices his nice eyes: “His eyes are huge, I could drown in them”. The attraction between them develops as the story unfolds. Lucas affectionately nicknames her “Pépite”, invites her to his apartment and later to the ice-rink. Lou imagines herself kissing him: “When you kiss, in which direction should you roll your tongue?”. Looking after No brings them together and finally, at the end of the book, they kiss. As the title of the book “No and me” indicates, the main plot follows the development of the relationship between Lou and No but the budding romance between Lucas and Lou is one of the sub-plots.
No says that when she was in the boarding facility, she fell in love with a boy called Loïc. However, Lou finds out that No has exaggerated and idealised her relationship with Loïc. Lucas kisses Lou at the end of the book and this romantic, optimistic note contrasts with the emptiness in No’s life.
4 Les attitudes des adolescents envers l’autorité
Dans No et moi Delphine de Vigan explore les attitudes différentes des adolescents envers l’autorité. Monsieur Marin est un professeur très strict et Lou énumère toute une série de règles comme ne pas regarder la pendule de la salle, ne pas mâchonner son stylo et ne pas faire des tortillons avec ses cheveux [P32]. Les élèves ont peur de lui et Lou l’appelle « la Terreur du lycée » [P32]. Comme il est près de la retraite et plutôt vieux jeu, il est contre les modes des adolescents telles que le gel coiffant, les cheveux décolorés, les tailles basses et même certaines coiffures [P126]. Les jeunes dans la classe, dont Lou, doivent décider comment réagir à la discipline stricte de Monsieur Marin. Lucas lui tient tête [P33] tandis que Lou est très docile [P33, 122]. Lou finit par défier Monsieur Marin quand il humilie Axelle Vernoux rien que parce qu’elle a une nouvelle coiffure [P127].
Teenage attitudes to authority
In No et moi Delphine de Vigan explores the various attitudes of teenagers to authority. Monsieur Marin is a very strict teacher and Lou enumerates a comprehensive set of rules such as not looking at the class clock, not chewing your pen and not fiddling with your hair. The students are scared of him and Lou calls him “la Terreur du Lycée”. As he is close to retirement and somewhat old-fashioned, he is against teenage fashions such as hair gel, bleached hair, low cut waists and even certain hairstyles. The young people in his class, including Lou, must learn to deal with Monsieur Marin’s strict discipline. Lucas openly challenges him whereas Lou is very compliant. Eventually, Lou defies Monsieur Marin when he humiliates Axelle Vernoux just because she has a new hairstyle.
5 Les marques
Quand le livre a été écrit en 2006 les adolescents attachaient beaucoup d’importance aux marques. Le texte fait allusion à plusieurs marques populaires, dont les chaussures Converse [P11], les vêtements Pimlie [P35], le magasin H&M [P34] et MacDo [P239].
Brands
When the book was written in 2006 teenagers attached a great deal of importance to brands. The text refers to several popular brands, including Converse shoes, Pimlie clothes, the H&M shop and MacDonalds.
6 La technologie
En 2006 la technologie commençait à jouer un rôle plus significatif dans la vie des adolescents. Dans No et moi les étudiants s’envoient des messages SMS et discutent le soir sur MSN [P34]. Lucas se met à écrire un blog [P145].
Technology
In 2006 technology was beginning to play a more significant role in the life of teenagers. In No et moi, the students send each SMS messages and chat on MSN in the evenings. Lucas starts to write a blog.
7 La mode
La mode joue un rôle important dans la vie des adolescents. Axelle et Léa sont des filles à la mode et elles portent des bracelets [P11], du maquillage [P34] et des vêtements tendance [P126, P34]. Elles font partie de la bande in et leur look différent de celui de Lou met en relief le fait que Lou n’appartient pas à leur monde : « Ce serait plus simple si j’étais comme elles » [P126].
Le fossé des générations est introduit par l’attitude de Monsieur Marin qui n’aime pas les modes des adolescents telles que le gel coiffant, les cheveux décolorés, les tailles basses et même certaines coiffures [P126].
Fashion
Fashion plays an important role in teenage life. Axelle and Léa are fashionable girls and they wear bracelets, make-up and trendy clothes. They are part of the in-crowd and their image highlights Lou’s exclusion from their world: “it would be easier if I was like them”.
The generation gap is introduced through the attitude of Monsieur Marin who doesn’t like teenage fashions such as hair gel, bleached hair, low-cut waists and even some hairstyles.
8 La bande in
L’importance pour les adolescents de faire partie de la bande in apparaît à travers les relations de Lou avec Axelle Vernoux et Léa Germain. Axelle et Léa sont des filles à la mode et Lou dit : « Ce serait plus simple si j’étais comme elles » [P126]. En tant que garçon populaire et sociable, Lucas fait aussi partie de la bande in. Il est « celui que tout le monde respecte » [P29] et « Il sait que les filles du lycée sont toutes folles de lui » [P98].
Au début du roman, Lou est exclue de la bande in, ce qui accentue sa solitude. Dès la première page, Axelle Vernoux et Léa Germain se moquent d’elle [P11] et elle a un petit coin de la cour avec un banc et un arbre d’où, toute seule, elle observe les autres étudiants [P34]. Au fur et à mesure que Lou devient plus sûre d’elle, l’attitude d’Axelle et Léa envers elle change. En surmontant sa peur, elle fait son exposé qui est applaudi par toute la classe : « ils applaudissent, même Léa Germain et Axelle Vernoux » [P122]. Ensuite, elle ose défier Monsieur Marin en défendant Axelle quand il se moque de sa nouvelle coiffure. Par conséquent, Lou est expulsée de la salle de classe mais Axelle la remercie après [P127]. Finalement, une fois que les filles se rendent compte que Lou est une amie proche de Lucas, un garçon populaire et séduisant, elles commencent à lui accorder plus de respect [P122]. À la fin du livre, Axelle et Léa l’invitent à leur prochaine fête et Lou promet d’y aller [P248]. Les filles de la bande in ont maintenant l’air de l’accepter et elle va peut-être bientôt faire partie de leur monde.
The in-crowd
The importance for teenagers of being part of the in-crowd is portrayed through Lou’s relationship with Axelle Vernoux and Léa Germain. Axelle and Léa Germain are fashionable girls and Lou says: “It would be easier if I was like them”. As a popular and sociable boy, Lucas is also part of the in-crowd. He is “the one that everybody respects” and “he knows that all the girls in the school are mad about him”.
At the start of the novel, Lou is excluded from the in-crowd and this emphasises her loneliness. Right from the first page, Axelle Vernou and Léa Germain make fun of her and she has a little corner of the school yard with a bench and tree from where, all alone, she observes the other students. As Lou grows in confidence, Axelle and Léa’s attitude towards her changes. She overcomes her fear and does her presentation, which is applauded by the whole class: “they applaud, even Léa Germain and Axelle Vernoux”. Next, she dares to defy Monsieur Marin by defending Axelle when he makes fun of her new hairstyle. As a result, Lou is sent out of the class but Axelle thanks her afterwards. Finally, once the girls become aware that Lou is a close friend of the popular and attractive Lucas, they begin to show Lou more respect. At the end of the book, Axelle and Léa invite her to their next party and Lou promises to go. The girls from the in-crowd now seem to accept her and maybe she will soon belong to their world.
9 Les fêtes
Les fêtes font partie de la vie des adolescents et l’attitude de Lou envers les fêtes d’Axelle et Léa change au cours du roman. Quand elle ne va pas à la première fête, Léa et Axelle ne lui parle plus [P35] et elle est donc exclue de leur monde. Elle ne va pas non plus à la deuxième mais elle est jalouse parce que Lucas y va sans elle, ce qui est symbolique de son attachement naissant à lui. À la fin du livre, Axelle et Léa insistent pour que Lou aille à leur fête l’année prochaine et elle confirme qu’elle a la ferme intention d’y aller. Au cours du livre, elle a gagné en confiance et elle a été acceptée par les autres filles de sa classe. C’est pourquoi aller à une fête ne lui fait plus peur.
Parties
Parties are part of teenage life and Lou’s attitude to parties changes over the course of the novel. When she doesn’t go to the first party, Axelle and Léa don’t talk to her anymore and she is therefore excluded from their world. She doesn’t go to the second one either but she is jealous because Lucas goes without her, which is symbolic of her budding attachment to him. At the end of the book, Axelle and Léa insist that Lou goes to their party next year and she confirms that she definitely intends to go. Over the course of the book, she has gained in confidence and she has been accepted by the other girls in her class. This is why going to a party no longer scares her.
10 Le langage familier
Les adolescents se parlent souvent en langage familier. Ainsi, quand Lou cite les paroles de No et de Lucas, le langage a tendance à être plus familier : « T’as pas une clope (=une cigarette) ? » [P16 – No], « Marin,… c’est le genre de sujet qui le branche grave (=l’intéresse) » [P37 – Lucas]. En général, le langage de Lou est plus soutenu mais elle utilise parfois des expressions familières qui rappellent au lecteur qu’il s’agit d’une adolescente. L’expression familière qu’elle utilise le plus est « et tout » mais il y en a d’autres, par exemple quand elle parle de son manque d’esprit pratique : « D’où vient qu’avec un Q.I. de 160 je ne suis pas foutue (=capable) de faire un lacet ? ». Delphine de Vigan emploie juste assez de phrases familières pour convaincre le lecteur que c’est une adolescente qui écrit mais grâce à la maturité et l’intelligence exceptionnelles de Lou, le texte est toujours riche et imagé.
Colloquial language
Teenagers often speak to each other using colloquial language. Therefore, when Lou quotes the No and Lucas’ words, the language tends to be more colloquial: “Got a fag?” [No], “You hit the bull’s-eye with your homeless idea! Marin… it’s the kind of title which really grabs him” [Lucas]. In general, Lou’s language is more formal but she occasionally uses colloquial expressions which remind the reader that she is a teenager. The colloquial expression that she uses the most is “and all that” but there are others, for example when she talks about her lack of practicality: “How is it that with an IQ of 160 I can’t do up my goddam shoe laces?”. Delphine de Vigan employs just enough colloquial phrases to convince the reader that it is a teenager writing but due to Lou’s exceptional maturity and intelligence, the text is still rich and colourful.